Ce clip réalisé pour les stylistes Marithé et François Girbaud projette et fusionne plusieurs espaces de représentation, des glissements successifs entre la peinture, la danse, la musique, le texte de Baudelaire, le théâtre et la rue. Le corps comme surface sensible apparaît à travers plusieurs dispositifs. Les démarches ondulantes glissent au ralenti, se décomposent, se répètent. L'image se fractionne, se pulvérise, sans cesse tiraillée vers son double symétrique : positif / négatif, envers / endroit, envol / chute. La marche de la rue se surimpressionne au corps idéal du mannequin, les cauchemars hantés de Goya au croquis du styliste. "A quoi bon le décor s'il ne maintient l'image ? Le traducteur humain n'a poétiquement qu'à subir et à rendre cette hantise", déclare la voix off du cinéaste.

Stéphanie Moisdon